Tandem Bar pour le biplace à pied

Le vol en tandem est le meilleur moyen de partager ce sport magnifique avec d’autres personnes, qui n’ont, peut-être, pas la motivation pour suivre une formation complète pour devenir pilote. Le vol en paramoteur tandem peut être réalisé de deux manières: en chariot ou à pied. Comme j’habite dans un appartement en ville, le choix était déjà fait pour moi car je n’ai pas un grand garage pour garder un chariot encombrant.

L’équipement de tandem à pied prend très peu de place dans votre maison et vous permet, en vol, d’avoir les mêmes sensations de liberté qu’en vol solo à pied. Il arrive néanmoins avec une série de difficultés : il demande une coordination entre le pilote et le passager et un bon niveau physique pour les deux.
Avoir l’équipement adapté peut vous faciliter énormément la tâche et vous mettre à l’abri des frustrations des décollages échoués répétés.

Le choix

Le type de barre tandem le plus courant semble être une combinaison entre une paire d’écarteurs de parapente classiques (type semi-rigide) et une roll-bar, située juste au-dessus des hanches. 

La première analyse de ce système révèle certaines potentielles difficultés:
- en phase de gonflage, les écarteurs sont libres de se déplacer latéralement, ce qui va éloigner les élévateurs au-delà de la portée des mains du pilote
- ce degré de liberté dans les écarteurs rendra difficile l'obtention d'une traction symétrique sur les élévateurs.
- la roll-bar est connectée au paramoteur sans liaison directe avec l'aile. Le passager finira par tirer sur le paramoteur dans le dos du pilote et ce dernier devra gérer le gonflage de l’aile avec ses propres bras, tout seul.

Le système que j'ai choisi pour mon projet tandem est basé sur un cadre unique, une barre rigide, servant les deux objectifs principaux d'une barre tandem.
- assurer la liaison entre les deux sellettes et l'aile
- permettre au passager de participer au gonflage grâce à une liaison directe entre sa roll-bar et l'aile.

La barre est en quelque sorte similaire au cadre supérieur de certains chariots tandems les plus courants du marché (Xenit, Phoenix, etc.), à la différence que les roues sont remplacées par deux paires de gambes (suffisamment musclées, de préférence). Les deux sellettes sont reliées à la barre de tandem et l'aile est fixée entre les deux. Les deux côtés - gauche et droite sont reliés devant, permettant une poussée symétrique lors du gonflage.


Voici, donc, comment j'ai construit ma propre roll-bar:

Composants

1. La roll-bar

- Le cadre est en tube d’inox, d'un diamètre de 25 mm et d'une épaisseur de 2 mm.  Pour faciliter le transport, il peut être démonté en trois parties principales: les deux côtés et la partie avant en U.
- Les tubes sont cintrés à l'aide d'une cintreuse hydraulique, puis découpés en longueur.
- Les connecteurs sont fabriqués à partir de barre pleine en laiton de 21 mm de diamètre. La même barre est utilisée pour boucher le bout du tube, du côté du pilote, plus un bouchon plastique de pied de chaise de 25mm (pour éviter les blessures).

2. La quincaillerie

À partir de l'avant, les connexions sont réalisées comme suit:
- vis en inox de 6 mm sur la pièce avant, en U.
- Manilles en inox de 6 mm (25,5 mm de large, 42 mm de long) pour le passager et le pilote. Vous pouvez les trouver dans les boutiques de bateau, sports nautiques.
Les manilles servent à faire la connexion entre les deux parties du cadre et peuvent être utilisées directement pour la suspension des sellettes, selon la longueur nécessaire.

3. Les suspensions

Les sangles sont des anneaux flexibles d'alpinisme. Ils sont normalisés et ont une résistance garantie de 22 kN (2200 kg), quel que soit le fabricant. Vous pouvez les trouver dans tous les magasins d'alpinisme, dans une grande variété ou tailles. Pour mon projet, j'ai choisi des anneaux de 30 mm (longueur à plat) dans un magasin local (expé).

- Les sangles passent dans les manilles cités ci-dessous, pour éviter le glissement sur la roll-bar.

L'aile est fixée elle-aussi avec des dégaines d’alpinisme, maintenues en place avec les mêmes étriers que ceux que l'on trouve sur les cannes mobiles de certains paramoteurs - miniplane par exemple. Vous pouvez les acheter directement dans un magasin spécialisé ou vous pouvez en fabriquer vous-même pour une fraction du prix.

Pour fabriquer ces étriers, vous pouvez utiliser des colliers de tige de selle de vélo en 27,2 mm et un tube en PVC de 25 mm. Il faudra effectuer une coupe longitudinale dans le tube en PVC pour permettre le serrage de la pince et une rainure circulaire de 1 mm pour que la lèvre de la pince soit accrochée.

5. Liaison de sécurité

 

Pour des raisons de sécurité, la barre tandem est doublée par un système parallèle et indépendant constitué de deux écarteurs souples de parapente. Ces écarteurs sont attachés de part et d’autre, à la voile, ainsi qu’aux deux sellettes. Si la longueur nécessaire le demande, la liaison finale peut se faire aussi par l’intermédiaire d’anneaux d’alpinisme.

En fonctionnement normal, ce système de sécurité n’est pas en charge, il reste détendu. C’est uniquement en cas de disfonctionnement du cadre principal (rupture, par exemple), qu’il doit entrer en jeu.

Réglages  au portique

Avant toute tentative de vol, vous devez effectuer un test d’accrochage  afin de déterminer la position relative du pilote et du passager. À mon avis, le mieux est d’avoir le pilote et le passager au même niveau.

Si le passager est trop haut, il décollera en premier, mais la vue du pilote sera obstruée.
Si le pilote est trop haut, il aura une vue dégagée, mais le passager décollera en dernier. Il devra donc faire une course plus longue et, en fonction de ses aptitudes, le risque de trébucher ou de tomber est plus important.

Vous devriez faire ce test chaque fois que vous avez un nouveau passager. Pour faciliter le passage des passagers récurrents (par exemple, les membres de votre famille), vous pouvez également marquer les positions sur la barre de tandem avec un marqueur permanent.

Assurez-vous que les supports d’aile sont identiques de chaque côté, car une ligne de poussée dissymétrique peut causer des problèmes de direction ainsi qu’une perte de poussée.

Conclusion

Concernant le prix global du montage, voici une décomposition approximative de mes dépenses :

Tube inox: 40€

Barre laiton: 33€ (une longueur de 50cm, plus que suffisant)

Manilles: 34€

Location cintreuse: 30€ (depuis, j’ai acheté la mienne)

Ecarteurs: 40€

Anneaux sangle: 9€

Colliers TDS: 8€

Total:  194€

Je n'ai pas compté la sellette du passager, car je l'avais déjà, c'est une sellette de gonflage homologuée aussi en vol. Quel que soit le système du commerce, la sellette du passager n’est pas incluse non plus.

Dans le commerce et chez les fabricants connus, un système de tandem peut couter entre 500€ et 700€, d’où la motivation pour réaliser ce projet.

Voilà-voilà, je pense avoir présenté tous les points importants de ce projet. Pour moi c’était une réussite, avec ce système, j’ai réussi à faire de nombreux vols en tandem, avec mon instructeur pour le passage du brevet emport passager, ainsi qu’avec ma douce.  Voici quelques liens vers des vidéos de nos vols :

https://www.youtube.com/watch?v=evyyMi3YrIM

https://www.youtube.com/watch?v=01CTaye4H3s&t=88s

Bon courage!